Née en France, Annie Cicatelli a vécu 25 ans au Brésil. Journaliste de formation et photographe de passion, elle fut pendant 15 ans reporter, rédactrice et éditeur dans la presse brésilienne, travail pour lequel elle reçut en 1986 le plus important prix de journalisme du pays.
En 1987, elle revient en France et se consacre à la photo. Entre 1989 et 1998, plusieurs expositions au Brésil et en France reprennent ses portraits : "Paris et la Révolution" (1989), "Chapeaux ! Portraits d'inconnus" (1994), "Vitória au-delà de ses limites" (1995), "Festival Cinémas d'Afrique" (1995).
Fin 1997, nouveau changement : l'envie de créer "avec les mains" prend le dessus et elle se consacre alors pleinement au point de croix. Elle avait déjà créé en 1985 au Brésil un atelier pour commercialiser des articles "faits main" réalisés par de jeunes filles sans emploi : broderie, couture, patchwork, tricot, crochet, etc.
Mais là, elle se tourne vers la création de ses propres modèles : d'abord les tapis, puis les azulejos et ensuite les tissus, bijoux, enluminures...
Tous les thèmes qu'Annie aborde sont le résultat d'une étude approfondie des cultures locales ou régionales à qui elle veut rendre hommage de cette façon qui lui est bien personnelle : en les transformant en grilles, elle désire partager ses voyages avec nous.
Depuis deux ans, c'est également l'histoire d'un duo avec Fatima Magalhães et l'entreprise PEF, duo placé sous le signe de l'originalité et de l'innovation. Après la relance de la diffusion de plus de 450 modèles dessinés par Annie, cette coopération s'applique aujourd'hui à la conception, au développement et à la commercialisation de produits et services autour d'un même objectif : ancrer la broderie dans le 21ème siècle comme une réelle activité de création en permettant une interactivité chaque fois plus grande avec brodeuses(eurs) et un échange de savoir-faire.
Ainsi, depuis septembre 2003, Annie anime des ateliers de points comptés dans les merceries mais également au sein de clubs ou même de groupes de particuliers afin de diffuser la technique des points comptés dont fait partie le point de croix. L'objectif final est la réalisation, à la fin des 10 heures de cours, d'un marquoir individuel, ouvrage textile regroupant les points étudiés, travaillés comme des exercices.
Enfin, dans le domaine de l'édition, mai 2003 a vu la publication d'un "Carnet de Vacances", et octobre 2003 un Agenda de la brodeuse en format poche.
Les prochains défis : intégrer la broderie et l'art textile dans un objectif économico-social. Des projets sont déjà en étude en France, au Brésil et en Tunisie, avec des associations ou des ONG, dont le but principal est de travailler avec les femmes pour qu'elles retrouvent une activité économique. Le souhait d'Annie et Fati : redonner à la broderie sa vraie fonction, c'est-à-dire réinscrire cette technique en tant que métier à part entière. Les projets en étude s'adressent surtout à des femmes habitant des zones de pauvreté, à des femmes au chômage ou à des femmes vivant dans des régions en état avancé de désertification (climatique ou humaine).