Wax - Le mot s'applique au tissu-pagne tel qu'on le porte en Afrique de l'Ouest,
vendu par pièces d 6 ou 12 yards (environ 5 m x 11,50 m). Le terme vient de l'anglais et signifique cire : il indique
qu'il s'agit d'un tissu imprimé selon la technique de réserve à la cire, utilisée notamment dans le batik indonésien.
Dans la fabrication des wax, la cire est appliquée au moyen de deux cylindres aux gravures en creux remplies de cire liquide ;
le tissu défile entre eux et la cire se dépose, laissant vides les motifs à teindre. Après séchage, le tissu est plongé dans un bain d'indigo
ou d'un autre colorant. Quand il se produit des craquelures dans la cire, la teinture s'y infiltre, produisant
des nervures très appréciées chez les femmes africaines - alors qu'lles seraient considérées comme un défaut dans
le batik indonésien traditionnel. Il est possible de modifier l'intensité de cet effet de craquelure. La cire est
ensuite enlevée par battage et lavage et le motif ressort en blanc sur la couleur de base. Il reste ensuite à
appliquer les autres coloris du décor ; on utilise à cet effet des planchettes de bois, ou blocs, et il y a autant
de planchettes que de parties du dessin à imprimer dans une couleur différente. Un bon ouvrier arrive ainsi à
imprimer 400 à 600 mètres de tissu par jour (mais l'impression au rouleau industrielle produit plus de 60 mètres
à la minute, à titre de comparaison !)
Curieusement, ces tissus si typiquement africains sont fabriqués dans leur très grande majorité en Europe, notamment par la
firme hollandaise Vlisco. En Afrique, on vérifie soigneusement que sur la lisière du tissu soit imprimée l'inscription
"Royal Dutch Wax", ce qui garantit l'origine hollandaise de la pièce, réputée comme la meilleure. On dit que les
femmes africaines ne sachant pas lire portent l'étoffe à leur bouche pour y repérer l'acidité particulière aux
wax hollandais. Manchester, en Angleterre, est aussi un centre de production important. Lomé, capitale du Togo,
reste la plaque tournante du marché africain : là sont centralisées, entre les mains des commerçantes togolaises -
les célèbres "Nana Benz" -, l'importation d'Europe et la revente dans tout le continent. Mais le Ghana, la Côte
d'Ivoire, la RDC et le Nigeria sont également devenus producteurs de wax.
A côté de ces pièces qui allient esprit artisanal et production mécanisée, on trouve les fancy, tissus imprimés de
façon industrielle, imitant les wax et leurs nervures ou reprenant les dessins des tissages traditionnels. Fabriqués
dans différents pays africains et notamment en Côte d'Ivoire, leur prix n'a rien de comparable à celui des
véritables wax.
Une femme aisée se doit de posséder en guise de trousseau quelque 200 pagnes en véritable wax, signe de richesse.
Un wax de bonne qualité garde son aspect et ses couleurs, même après dix ans d'usage. Les noms plein d'humour donnés
aux motifs font partie du charme de ces textiles ; un wax qui a mérité un surnom est une pièce très côtée sur le
marché : "l'oeil de ma rivale", "le tabouret du chef", "mon mari est capable", "jalousie", "ABC" (en l'honneur de
l'alphabétisation) font partie des motifs à l'éternel succès sur les marchés africains.
Whipcord - Nom d'une étoffe à armure sergé, à côtes raides et serrées, utilisée notamment pour la confection d'articles imperméabilisés par imprégnation. Les meilleures qualités sont à base de laine peignée à deux fils, mais on emploie également la laine cardée, le coton et les fibres synthétiques. Le whipcord est utilisé dans la fabrication de vestes, manteaux, costumes de sport et culottes de cheval notamment.
Sources :
- « Autour du Fil, l’encyclopédie des
arts
textiles », Editions Fogtdal, Paris, 1990, volume 20.