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Relief, broderie en - Le terme est aujourd'hui employé pour désigner la broderie matelassée du milieu du 17ème siècle, bien qu'elle ait existée en Europe dès le 14ème siècle comme nappe d'autel dans les églises. Elle est faite d'une broderie créée sur un tissu simple, puis on ajoute un revers, de la bourre, des perles, des fils métalliques et des points d'ancrage. En Angleterre, au 16e siècle, le patron était fait du transfert d'une estampe de bois sur de la soie et certains éléments de la broderie étaient peints. Les motifs en relief (pétales de fleurs, ailes de papillons, etc) nécessitent l'ajout de fils de métal recouverts du même fil que la broderie pour bien les cacher et l'utilisation d'un cerceau à broder, pour tendre broderie et revers est obligatoire.

Renaissance , broderie - Dans cette broderie, le contour de larges formes sont brodées au point droit puis au point de boutonnière, puis le centre est découpé et des barres de fils consolident l'intérieur de ces pièces. Certaines de ces barres de soutien se croisent, donnant une apparence aérée de toile d'araignée.

Reticello, Reticelli - Une variante des broderies Richelieu ou Renaissance, celle-ci fait le lien entre la broderie traditionnelle sur tissu et la dentelle (sans tissu de fond). Ses origines (1565) remontent aux broderies à jours, où des fils sont coupés et retirés alors que les autres sont regroupés avec des points de broderie. Dans le reticello, le contour de motifs géométriques (surtout des carrés, mais aussi des cercles) est renforcé puis l'intérieur des formes coupé. Dans les trous ainsi créés, des points de boutonnières relient les bords pour assurer une meilleur stabilité et plus de force à l'ensemble. Loin d'être une broderie délicate, le Reticello est très facile pour les débutants.

Richelieu, broderie - Cette broderie est plus aérée que la broderie Renaissance car de plus grandes pièces sont découpées. Des picots sont également ajoutés aux barres de soutien.
Genre de broderie blanche caractérisé par des jours découpés dans le tissu et rebrodés de brides. La broderie Richelieu s’inspire des ouvrages à l’aiguille de la Renaissance et se distingue des autres types de point coupé par les brodes qui constituent l’essentiel du décor de remplissage. En France, ces brides sont souvent picotées. Les fils de soutien des brides sont tendus en même temps qu’on marque les contours au point devant. On surjette ensuite les brides à points serrés, après quoi les motifs sont découpés et les contours surjetés. Les travaux anciens sont généralement travaillés sur une fine toile de lin ; la soie est plus rare.
A la fin du XIX siècle, l’engouement fut grand pour les broderies blanches à point coupé qui furent utilisées tant sur le linge de corps que pour la décoration de la table et de la chambre. Mais les matériaux, le dessin et la réalisation avaient alors perdu une partie de leur finesse. A cette époque, les broderies Richelieu furent plutôt confectionnées au point de feston, ce qui explique qu’on les confonde avec les versions Renaissance et vénitienne.

Rivière - Rangée de jours brodée généralement en blanc sur blanc sur le bord des draps, des nappes, des mouchoirs ou des pièces de lingerie. Ce travail à fils tirés dans un sens peut adopter les formes les plus variées, des simples jours échelle ou en zigzag aux jours à araignées bicolores où les fils s’entrelacent délicatement.

Riz, point de - Point de tapisserie à l’aiguille utilisé pour le remplissage du canevas. Il se compose de six point, correspondant aux deux branches d’un point de croix et à quatre petits points brodés perpendiculairement aux extrémités de la croix. (une des variantes du point de croix).

Roman, point - Point de broderie originaire d’Orient, intermédiaire entre la couchure et le passé plat, qui fut beaucoup employé pour orner rideaux et tapis de table. Ce point est notamment utilisé en Inde, généralement avec de la soie sur une étoffe de coton. En Europe, on l’associait souvent avec le passé plat.

Rosachi - Cette broderie traditionnelle japonaise tire ses origines de la période Nara (619 - 960 A.D.). Elle consiste en des motifs géométriques ou symboliques sur une gaze spéciale ressemblant à un canevas (les trous sont réguliers) mais dont les espaces ne sont pas carrés mais rectangulaires (37 à 40 fils aux 2,5 cm horizontalement et 11 fils verticalement. Le fil de soie tordu employé couvre complètement la surface. Les points utilisés sont les gobelins, florentins et briques. Cette broderie orne les vêtements, médaillons et elle est aussi encadrée à l'occasion.

Rosaline - Type de dentelle aux fuseaux à pièces rapportées originaire de Belgique. C’est à Bruxelles et à Bruges que se développa cette variante de la duchesse, caractérisée par un fond de cordes très fin, souvent orné de picots, et par une abondance de petites fleurs à trois ou cinq pétales appelées roses. La rosaline de Bruges est restée plate, tandis que celle de Bruxelles - la rosaline perlée - s’est peu à peu dotée d’un relief sous la forme d’un petit anneau situé au coeur des roses et travaillé à l’aiguille.
Jusqu’à la seconde guerre mondiale, la rosaline fut l’une des dentelles les plus recherchées pour les garnitures. Aujourd’hui, elle n’est plus guère confectionnée, en raison d’un coût de production très élevé. Il ne faut pas confondre la dentelle rosaline avec le punto rosellino, dentelle à l’aiguille vénitienne du XVIIème siècle appelée en français Point à la rose.

Rose, point à la - Dentelle à l’aiguille en relief du XVIIème siècle, variante du Point de Venise. Alors que les motifs du Gros Point vénitien, plus ancien, étaient assez larges (jusqu’à 50 mm) et fortement rehaussés d’un cordonnet enrobé de laine, les fleurs du Point à la rose étaient plus fines (25-35 mm) et les brides ornées de picots groupés pour former de petites rosettes d’une exquise délicatesse. Cette tendance à la miniaturisation se développera avec le temps, donnant naissance au Point de neige vénitien.

Rouen, toile de - Dans la grande histoire des indiennes, de leur prohibition au lancement des manufactures nationales vers 1760, l’Ouest de la France a joué un rôle considérable, et tout particulièrement les régions de Nantes, d’Angers et de Rouen.
A Rouen, c’est la famille Buquet qui a principalement marqué la production des mouchoirs et des toiles qui ont fait la renommée de la ville. Sujets d’actualité (barricades de 1848, bataille de Solferino) ou sujets légers (le couronnement de la rosière), le répertoire décoratif de ces étoffes est considérable. Nombre de motifs imprimés sur les toiles de la région s’inspirent en outre de la légende napoléonienne.
Malgré leur célébrité, ces textiles sont de qualité moindre que ceux de Jouy, de Nantes ou d’Alsace. Les manufactures rouennaises n’hésitaient d’ailleurs pas à éditer des copies de ces derniers, avec deux ou trois ans de retard sur les originaux. Le Musée d’impression sur étoffes de Mulhouse conserve aujourd’hui une très belle collection de ces pièces imprimées.
Sous l’Ancien Régime, la capitale de la haute Normandie était aussi un important centre de tissage populaire et l’on y fabriquait manuellement les célèbres « rouenneries », des toiles en lin et en chanvre finement rayées que portèrent notamment les sans-culottes. Ces étoffes furent ensuite fabriquées de façon industrielle avec du coton, et cela jusqu’au début du XXème siècle.

Rouet - Appareil de filage destiné à assurer la torsion du fil grâce à une roue mue à la main ou à l’aide d’une pédale. Il existe deux familles de rouets encore utilisés de nos jours : d’une part, le rouet à grande roue - le plus ancien, toujours employé en Asie et dans certains pays d’Amérique du Sud - et, d’autre part, le rouet à épinglier, invention européenne datant du XVème siècle environ.

Rouge, broderie en (Redwork) - Comme la broderie en noir (Blackwork), la broderie en rouge, datant d'avant le 14ème siècle, est travaillée au double point avant et donne un motif identique des deux côtés du tissu. Populaire autant en Espagne qu'en Angleterre, elle est faite autant en broderie libre qu'à points comptés. Redevenue populaire vers 1860, son nom provient du fil Turkey Red (rouge de Turquie), le seul qui soit grand teint à cette époque. Cette broderie était courante sur les mouchoirs au motifs pré-peints "Penny Squares" qu'on trouvait à un sou la pièce. Comme les compagnies de tabac donnaient un modèle avec les paquets de cigares, bon nombre d'épouses poussèrent leurs maris à fumer pour pouvoir broder sans dépenser un sou. Après 1930, les fils synthétiques donnèrent des motifs multicolores, ou monochromes (en noir, rouge, bleu ou vert). Seuls les contours des motifs sont brodés, avec un fil à 2 brins. Plusieurs carrés sont assemblés en patchwork, traditionnellement sans bandes intermédiaires ni doublure.

Rouissage - Opération de macération que l’on fait subir aux tiges de lin, de chanvre et d’autres plantes textiles, afin de séparer les fibres filables des parties ligneuses de la tige (chènevotte) en éliminant la pectose qui les soude. Le rouissage, procédé chimique, est en fait une opération de décomposition contrôlée qui s’effectue selon diverses techniques. Réalisée en eau courante froide, l’opération dure de cinq à dix jours et est suivie d’un séchage sur champ. Les fibres obtenues sont blanches et de bonne qualité. Le procédé en eau stagnante froide, plus rapide, donne une fibre moins blanche.

, broderie au - La broderie au ruban apparut vers 1750 en France, comme décorations des robes de la Cour et les brodeurs devaient être autorisés par décret royal. Les rubans étaient accompagnés de fils de soie, de perles, de glands et de dentelles. Vers 1800, cette broderie fut adoptée en Angleterre, en Australie, en Nouvelle-Zélande, puis en Amérique (Canada et États-Unis) et orna parasols, sacs a main, gants, et mêmes les cadres et autres pièces d'ameublements. Loin de n'être que des rubans fixés l'un près de l'autre, les rubans sont passés dans le chas d'une aiguille et servent à créer des fleurs, des feuilles et des arabesques délicats et chatoyants. Maintenant, avec l'avènement des rubans en polyester ou en organza, qui ont plus de corps que les rubans de soie, il est possible de couvrir des surfaces entières de motifs brodés.

Ruché - Bande plissée ou froncée en tissu - généralement de la batiste -, en tulle ou en dentelle, utilisée comme ornement. Pour les ruchés froncés, appelés aussi chicorées, le fil de fronce est souvent déplacé vers le milieu de la bande de manière à former un double volant.
A partir du XVIème siècle, les ruchés comme les dentelles furent portés aussi bien par les hommes que par les femmes. Ils ornaient les manches et le col, puis sous Louis XIV, le bas des rhingraves. Au XVIIIème siècle, le ruché devint essentiellement une garniture féminine, bien qu’on l’ait parfois retrouvé à l’encolure des chemises de soirée portées par les dandies du XIXème siècle.

Rushnyk de Dniepropetrovsk - Les motifs plus simples de la région de Dniepropetrovsk, utilisent les traditionnelles couleurs rouge et noir dans un point de croix très élégant. Les motifs Ivano-Frankivsk, reflètent plutôt les dessins communs aux ceintures des femmes montagnardes et des autres accessoires retrouvés dans la tradition des Carpates.

Rushnyk de Kyiv - Les motifs géométriques des broderies ukrainiennes de la région de Kyiv montrent l'usage traditionnel du rouge et du noir. Dans la symbolique folklorique, le rouge représente le soleil, le coeur, le don de vie et la joie. Le noir signifie la nuit, l'éternité, les décisions solennelles et le chagrin. Les deux couleurs démontrent les deux forces contraires de la vie. Ces pièces s'utilisent comme chemins de table, drapés sur les divans ou comme accents pour les portes et les miroirs.

Rushnyk de Poltava et de Podil - Réflétant les influences géographiques et culturelles de la région, le rushnyk géométrique de Poltava est habituellement en bleu et noir, montrant un motif floral. Ceux de Podil reflètent l'influence polonaise et démontrent les mariages des motifs communs à la région trans-carpienne de l'Europe de l'est.

Rushnyk d'Hutsul - Un exemple frappant de la compétence et de la patience des femmes ukrainiennes se retrouve dans les motifs de cette région, où un seul morceau brodé (au point de croix) peut prendre jusqu'à un mois de travail, à huit heures par jour. Le travail terminé est identique sur les deux faces de l'étoffe.

Rushnyky, broderies ukrainiennes (Rushnyky, Rushnyk, Ukrainian Embroidery) - Il existe au delà d'une centaine de techniques de broderie différentes en Ukraine. La particularité de ces broderies est que l'envers du tissu est identique à l'endroit au point qu'il est difficile de les différencier. Les motifs d'animaux se rencontrent particulièrement dans la région de Kersonska, ceux de l'arbre de vie dans la région de Lvivska.

Termes anglais :
- Ribbon : Ruban

Sources :
- « Autour du Fil, l’encyclopédie des arts textiles », Editions Fogdtal, Paris, 1988, volume 17
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