Damas - Lire article.
Damassés, points - Ensemble de points de remplissage constituant
une broderie dont la structure et l’aspect général évoquent les étoffes
damassées. Le fil de lin brillant des motifs au passé plat contraste avec le
fond en toile de lin, plus mat, créant un effet optique qui se rapproche de
celui du damas. Dame à la licorne - Fameuse tapisserie de la fin du XVème
siècle exposée à Paris au Musée de Cluny. L’interprétation des scènes qui y
figurent a donné lieu à de nombreuses controverses. Il semble que les six
panneaux représentent les cinq sens et, pour le dernier d’entre eux, le
renoncement aux biens de ce monde : on y voit la dame déposer ses bijoux
dans un coffret. Danoise, broderie - Dans cette broderie, un motif est créé puis
rempli de différents points de feston pour former des pyramides, des barres et
d'autres motifs. Les formes ainsi créées peuvent être cousues sur un tissu
comme une insertion ou être faites à part et fixée comme bordure. Les
ouvertures ainsi formées peuvent prendre toutes sortes de formes: pétales,
feuilles, cercles, coeurs, losanges, triangles et aussi des formes
irrégulières. Ces ouvertures sont relativement petites (2,5 cm environ), ce qui
complique un peu la technique. Par contre l'élégance de cette broderie ne
nécessite pas d'ouvrages ultérieurs. Les raccords se font habituellement au
point plumetis. Les anneaux sont une particularité de cette forme de broderie,
et pour les réaliser, un instrument gradué de 20 cm est habituellement utilisé
à cette fin, pour des anneaux de différentes tailles. Dé - Etui de métal, de plastique ou de toute autre matière
dure, destiné à protéger le doigt qui pousse l’aiguille. Il existe plusieurs
formes de dés pour la broderie, la couture ou le crochet sur métier. Le modèle
classique, pour une droitière, se porte sur le majeur de la main droite, alors
que le dé de tailleur, réservé seulement aux professionnels, est ouvert des
deux côtés. Un dé doit être léger, arrondi à son extrémité, bien adapté au
doigt, sans renflement à l’ouverture. Le dé à crochet sur métier, d’une forme
semblable, est complété par une rainure facilitant le passage du fil et
permettant de pousser le tissu vers le bas, ce qui rend le maniement du crochet
nettement plus aisé. Décatissage - Traitement que l’on fait subir aux tissus en fibres
naturelles (particulièrement les lainages) pour éliminer l’apprêt excédentaire
et stabiliser leurs dimensions. L’étoffe est soumise à l’action d’une chaleur
humide. Dans l’industrie lainière, lorsqu’on dit d’une étoffe qu’elle est
décatie à fond, cela signifie qu’elle ne peut plus rétrécir. Pour obtenir ce
résultat, le tissu est enroulé sur des mandrins perforés où circule la vapeur.
Le décatissage lui redonne gonflant et souplesse. Déchets textiles - Résidus résultant de la plupart
des opérations liées à la fabrication ou aux finitions d’un textile. Ces restes
sont souvent utilisés pour l’élaboration d’autres produits ; c’est le cas
de la laine récupérée sur machine (bourre lanide), après le peignage ou le
grattage notamment, dont on fait une matière spécialement destinée au nettoyage
et au polissage en mécanique. Les déchets recueillis après le rasage du drap ou
pendant la confection de la bonneterie peuvent également être filés et sont
connus sous le nom de laine renaissance. Les débris de lin, ou étoupe, servent
à la fabrication de cordes et ceux de chanvre au tissage de toiles d’emballage.
Les linters de coton sont des fibres qui restent sur la graine après
égrenage ; trop courtes pour servir à la confection de fil, elles entrent
dans la fabrication de fibres de cellulose régénérées et de papier de luxe. De
même, les fibres de soie trop courtes pour servir à la confection d’étoffes de
haute qualité, récupérées lors du dévidage, sont employées pour la production
de schappe, de bourrette et de doupion. Décitex - Unité décimale du tex qui indique le
degré de finesse des fils. Un décitex (abréviation : dtex) correspond à
1/10 de tex. Ainsi un fil de 20 décitex est un fil dont 1 000 pèsent 2 grammes. Décoloration - Opération destinée à faire disparaître la couleur d’une
étoffe ; on y a recours lorsque la teinture est irrégulière ou lorsqu’on
désire teindre l’étoffe dans un ton opposé au coloris d’origine. Divers
produits sont utilisés à cet effet, suivant le type de teinture et la nature du
tissu, mais l’eau de Javel - que l’on utilise pourtant dans le blanchiment -
n’est pas propre à décolorer les textiles. Décreusage - Cette opération consiste à éliminer les grès qui
recouvre le fil de soie brute pour le rendre souple, doux et brillant. La fibre
de soie est composée de 65 % de fibroïne, partie centrale blanche et continue,
et de 45 % d’un mélange de séricine (ou grès), de matières grasses et d’eau
soluble dans l’eau chaude savonneuse ou alcaline. Défroissable - Qualité d’un tissu qui ne demande
qu’un léger repassage pour recouvrer son apparence initiale après avoir été
chiffonné. Les étoffes défroissables ont généralement subi un traitement
chimique stabilisateur. Certains tissus comme la laine peignée possèdent
naturellement cette qualité. Dégradé - Succession de couleurs restant dans une
même tonalité et passant du plus foncé au plus clair. On appelle également
camaïeu cette gradation d’intensité d’une même couleur. Ce résultat peut être
obtenu par le tissage de fils teints en dégradé ou par impression. On peut
aussi créer des dégradés de tissus choisis dans une même gamme de tons.
La grande époque des broderies damassées se situe entre le XVIème
et le XVIIIème siècle, plus particulièrement dans les pays germaniques où l’on
trouvait du lin d’une grande finesse et où l’Eglise a joué un rôle prépondérant
dans le développement de la broderie blanche, au détriment de celle de soie et
de métal.
Autrefois, les broderies damassées étaient le plus souvent
réalisées en blanc sur blanc, parfois aussi en soie rouge sur lin blanc. Les
motifs les plus courants étaient les fleurs et les feuillages, disposés en
baroques foisonnements d’arabesques végétales. Ces ouvrages avaient un aspect
souvent lourd et pompeux. Les brodeuses utilisaient de préférence le passé,
ainsi que les points de noeud, avant double et de tige pour les contours et les
décorations intermédiaires.
C’est à George Sand que revient le mérite d’avoir
découvert cette tapisserie plus ou moins abandonnée au château de Boussac dans
la Creuse. Elle est achetée en 1882 par l’Etat français. A l’heure actuelle,
les experts ne sont pas tous d’accord sur son origine, mais ils estiment dans
leur majorité qu’elle provient des ateliers de tapisserie de Bruxelles dont le
travail se reconnaît, entre autres aux fonds délicats qui s’apparentent au
style « mille-fleurs ».
Les marins travaillent avec un dé de voilier, se
présentant sous la forme d’une plaque à la surface piquetée d’excavations,
comme celle du dé à coudre traditionnel, et qui, maintenue à l’intérieur de la
paume, permet de pousser l’aiguille lorsqu’on coud une voile.
Cette opération peut également se révéler essentielle avant des
travaux de couture afin d’éviter des rétrécissements malencontreux. Si le
mouillage d’un échantillon provoque un retrait, il suffit de laver l’étoffe et
de la repasser. Pour traiter les tissus nettoyables à sec, on les humecte puis
on les laisse sécher à plat avant de les repasser à l’envers.
Le linge légèrement teinté par accident durant un lavage peut être
traité avec une simple poudre de décoloration. Avec des étoffes de cellulose
(coton, lin, viscose) teintes de façon plus résistante, on emploie
ordinairement un bain de décoloration à 60-80 °C. Un certain nombre de
teintures ne sont pas entièrement décolorables (colorants réactifs et au
naphtol, par exemple), car elles résistent à la causticité des décolorants.
Le teinturier peut souvent faire disparaître en grande partie les
colorants acides et métallifères, tout en limitant au maximum la détérioration
des fibres. De même, lui seul sera en mesure de décolorer entièrement les
lainages, les soieries et les fibres synthétiques sans risquer de les abîmer.
Après avoir été trempé pour ramollir le grès puis battu,
le cocon est dévidé et mouliné. Le fil passe alors dans un bain d’eau chaude
savonneuse (1 à 2 %). La soie non décreusée est dite écrue ou grège :
c’est le grès qui lui donne un toucher rude et une coloration mate. Le
décreusage partiel donne une soie souple. La soie totalement décreusée est dite
cuite ou pure. Elle a perdu environ 20 % de solidité et 23 % de son poids.
Cette perte dépend de sa teneur en séricine, variable selon la race du ver. La
charge lui rendra une partie de son poids. Le décreusage peut aussi s’effectuer
sur le tissu et non sur le fil.
Delsbo, broderie de - Broderie folklorique suédoise, provenant de la région de Delsbo, au nord de Stockholm, utilisée depuis le XIXème siècle pour décorer le linge de maison et caractérisée par un décor de fleurs stylisées rouges. Les motifs sont le plus souvent disposés de façon symétrique de part et d’autre d’un axe central ou d’une tige ondulée. Pour ce type d’ouvrage appelé dans la région « point long », on utilise du fil de coton ou de lin rouge, rose ou parfois bleu foncé, sur une toile de lin blanche. On emploie surtout le point de tige et le passé plat à l’épargne, comme à Amager.
Demi-clé - Noeud fondamental du macramé, appelé également noeud de baguette. Rarement utilisé seul, il s’emploie plutôt en baguette pour des motifs horizontaux et verticaux. On obtiendra une variante très décorative de ce point en travaillant avec deux fils et en faisant la première partir de la demi-clé avec le fil de gauche et la deuxième partie avec celui de droite.
Demi-noeud - Noeud très courant, servant à former la plupart des noeuds de macramé : le noeud plat, par exemple, est composé de deux demi-noeuds opposés. Le demi-noeud peut être bouclé, comme celui des lacets de chaussures, des rubans et de catogans ; travaillé en série, il donnera le noeud ou le tresse en spirale.
Demi-passée - Manipulation fondamentale de la dentelle aux fuseaux, la demi-passée consiste en deux mouvements : croiser et tourner. Elle est utilisée pour réaliser la plus légère des parties pleines - ou toilés - des ouvrages et forme la base de nombreux fonds.
Denier - Unité exprimant le degré de finesse de la soie, des fibres synthétiques et artificielles. Le denier indique le poids en grammes d’une fibre de 9 000 mètres de long. Plus la fibre est épaisse, plus le chiffre en deniers est élevé. Malgré l’institution du système tex, le denier est encore utilisé pour indiquer la finesse des bas et collants : les bas fins titrent 20 deniers, les plus épais 40.
Denim - Tissu de coton en armure sergé, à trame écrue et chaîne teinte en indigo, que l’on utilise essentiellement pour la fabrication des blue-jeans. Vers la fin du XIXème siècle, le denim fut introduit aux Etats-Unis par un négociant de la ville de Nîmes ; c’est à cette dernière qu’il doit son nom.
Dentelle - Lire article.
Dentelle application - Dentelle composée d’un fond
de tulle aux fuseaux ou mécanique, sur lequel on applique des motifs réalisés
aux fuseaux - parfois rehaussés d’éléments à l’aiguille - ou bien entièrement
exécutés à l’aiguille. Le tulle est généralement coupé au-dessous du motif pour
lui conférer une plus grande transparence.
L’invention anglaise du tulle machine gagna le continent
dans le premier quart du XIXème siècle et révolutionna la fabrication des
dentelles par le gain de temps qu’il représentait. La demande de grandes pièces
de dentelle s’accroissant considérablement sous le Second Empire, l’Europe
entière (les Flandres, l’Angleterre et l’Irlande, notamment) adopta très vite
cette technique avantageuse. Avec leurs motifs appliqués sur un fond au point
de Bruxelles, les applications de Bruxelles du XIXème siècle sont considérées
comme les plus raffinées.
Dentelle au crochet - Parmi les tentatives pour produire rapidement et bon marché des ouvrages rappelant la finesse et la légèreté des dentelles, le train du crochet s’est avéré l’un des plus performants. La technique de la dentelle au crochet d’Irlande a notamment connu un très grand succès au siècle dernier.
Détachage - Lire article.
Devant, point - L’une des techniques les plus
simples et les plus couramment utilisées en couture comme en broderie, le point
devant est caractérisé par sa régularité : les points ont la même longueur
d’un côté et de l’autre de l’étoffe.
Il est utilisé pour le quilting, le trapunto italien,
ainsi que pour le bourrage du plumetis. Dans la broderie hongroise de la
Renaissance et de l’époque baroque, ce point de base a connu l’une de ses
application les plus heureuse : brodés sur toile avec de la soie et du fil
métallique, les motifs, essentiellement floraux, sont remplis de points devant
serrés et décalés.
La ligne en pointillé du point devant ordinaire peut être
complétée d’une seconde rangée de points exécutée dans les intervalles de la
première : on obtient alors le point de trait. Le point de mirliton - une
version surjetée - est employé pour marquer lignes et contours ; on le
retrouve souvent sur les abécédaires et les marquoirs.
Dévidage - Opération au cours de laquelle la laine
filée enroulée sur le fuseau est mise en écheveaux avant d’être mesurée, lavée
ou teinte. On peut également être amené à faire ce travail avec une laine
détricotée que l’on veut réutiliser, par exemple. Dans certaines régions, on
employait à cet effet, depuis l’âge de fer, un instrument assez primitif en
forme de « H » couché, et autour duquel on enroulait le fil pour
former l’écheveau. Dès le Moyen Age, on s’est servi de dévidoirs.
Ce terme désigne aussi l’opération inverse, qui consiste
à faire une pelote avec le fil provenant d’un écheveau.
Dévidoir - Instrument autour duquel on enroule le fil pour en faire des écheveaux. Il en existe de plusieurs types, dont certains munis de manivelles. Le plus courant est pourvu de six bras pliables en bois, qui tournent autour d’un axe vertical. On trouve des dévidoirs qui produisent un petit bruit à chaque dixième de tour, afin que l’on puisse compter la longueur du fil dévidé.
Devonshire, dentelle du - Ouvrage à pièces
rapportés confectionné dans le sud de l’Angleterre depuis 1570 environ, date de
l’introduction de la dentelle aux fuseaux dans ce pays par des réfugiés du sud
des Pays-Bas. Dès cette époque, rares étaient les villages du Devonshire et du
Somerset où l’on ne pratiquait pas cette forme d’artisanat, comme en témoignent
des textes contemporains.
De par son aspect et sa technique, la dentelle du
Devonshire se distingue de la production des régions centrale de l’Angleterre.
Elle comprend - comme les ouvrages de Bruxelles ou de Brabant auxquels elle
s’apparente - de nombreuses petites pièces reliées les unes aux autres par un
réseau ou des brides exécutés dans un second temps. Ces motifs entrent par
ailleurs dans la composition de dentelles applications. Le métier typique est
en forme de sphère légèrement aplatie ; les fuseaux, appelés
« sticks », sont fins, sans gorge ni contrepoids et souvent sculptés.
Les dentelles réalisées dans les villages de ce comté
étaient rassemblées à Honiton, après quoi les colporteurs les expédiaient par
la malle-poste à Londres où on les vendait sous l’appellation « dentelles
de Honiton ». L’indéniable succès qu’elles connurent s’explique par les
efforts de la cour d’Angleterre pour encourager la vente, mais surtout par la
finesse remarquable des motifs, travaillés aux points de grille, de toile et en
nervures, et par la variété des fonds.
Diamant, point de - Point compté employé principalement pour broder les grilles et pour le remplissage. L’aiguille ne traverse l’étoffe qu’aux deux extrémités horizontales de la bande, pour passer au rang suivant ; les autres points sont noués autour des fils transversaux.
Dieppe, point de - Dentelle aux fuseau, de type Valenciennes, réalisée à Dieppe jusqu’à la fin du XIXème siècle. Cette étroite dentelle ornait surtout les cols, les sous-vêtements et la layette. Le fond de Dieppe est composé de demi-passées, séparées par deux torsions au lieu d’une.
Directs, colorants - Matières colorantes solubles
dans l’eau, utilisées pour teindre ou imprimer directement les fibres textiles
sans nécessiter ni mordant ni traitement chimique ultérieur.
Les colorants directs ont une grande affinité avec les
fibres cellulosiques naturelles comme le coton. Certains peuvent aussi teindre
la laine, la soie et les polyamides. Ces nombreuses possibilités d’utilisation,
alliées à un processus tinctorial simple et peu coûteux, en font des colorants
idéaux pour teindra à domicile. La teinture se fait dans de l’eau bouillante
salée. La résistance à la lumière est différente selon les colorants utilisés,
mais assez bonne en général. En revanche, la solidité au lavage laisse beaucoup
à désirer ; elle est meilleure sur la laine, la soie et les polyamides que
sur les fibres cellulosiques. Les colorants directs ne sont donc pas indiquées
pour la teinture des étoffes destinées à de fréquents lavages.
Doupion - A l’origine, étoffe de soie naturelle tissée avec du fil dévidé de cocons doubles, c’est-à-dire contenant deux vers à soie. Ces fils d’une épaisseur irrégulière donnent à l’étoffe un aspect grenu. De nos jours, cette dénomination s’applique aussi aux soieries artificielles à surface structurée. Léger et souple, le doupion est utilisé pour l’ameublement et la confection.
Dresde - Ouvrage à l’aiguille apparu à la fin du
XVIIème siècle en Allemagne pour imiter et remplacer les coûteuses dentelles
belges dont l’importation était strictement réglementée. Cette broderie en
blanc sur blanc combine un bon nombre de techniques différentes incluant le
point de satin, le travail sur tambour (point de chaînette) et des points tirés
pour créer un effet et une texture de dentelle.
La ville de Dresde, capitale de la Saxe (on appelle parfois la
production de Desde Point de Saxe), a été le centre d’une fabrication
industrielle intense de cette délicate broderie à motifs floraux. On
l’exécutait sur une fine toile de coton ou de lin (linon ou batiste), ou sur
une mousseline indienne ; les jours brodés étaient associés à divers
autres points, dont la broderie d’ombre, les points passé plat, de chaînette et
de feston.
Tout comme la dentelle véritable, le Point de Dresde servait
surtout à la confection d’accessoires et de garnitures, tels que mouchoirs,
fichus, coiffes et ornements de coiffures, robes de baptême, volants, cols et
manchettes. Cet ouvrage raffiné ornait également les nappes d’autel et les
chasubles des églises catholiques.
Fruit d’un travail rémunéré aussi bien que passe-temps, la
broderie de Dresde s’est étendue peu à peu à toute l’Allemagne, aux Pays-Bas et
à la Scandinavie. La quantité impressionnante d’échantillons conservés dans les
inventaires de la seconde moitié du XVIIIème siècle et du début du siècle
suivant témoigne de la grande popularité dont elle a alors bénéficié. Elle a
continué par la suite, mais dans une moindre mesure, à agrémenter vêtements et
linge de maison jusqu’au début du XXème siècle.
Droguet - Etoffe ancienne à chaîne de lin ou de coton et trame de laine intervenant l’une comme l’autre dans le tissage du décor. La surface du droguet était souvent égayée en effet de petits motifs brochés, réalisées dans une harmonieuse palette de coloris. Ce tissu servait surtout à la confection des vestes, gilets, corselets et jupes des costumes populaires.
Droit, point - Nom donné parfois à un groupe de points de couture à la main exécutés dans le prolongement les uns des autres. C’est également l’appellation courante des points qui constituent la piqûre simple d’une machine à coudre.
Droit-fil - En couture, ce terme désigne le sens des fils dans le tissage d’une étoffe. Couper dans le droit-fil signifie couper parallèlement aux fils du tissu. On distingue le droit-fil chaîne - celui qui suit la lisère du textile et dans lequel on place généralement la verticale du vêtement - et le droit-fil trame, qui lui est perpendiculaire. Quand on parle du droit-fil sans autres indications, il s’agit du droit-fil chaîne. Lorsqu’une pièce est taillée dans le biais, cela signifie qu’elle est placée en diagonale par rapport aux fils du tissage. Pour s’assurer du parfait droit-fil, on peut tirer un des fils de l’étoffe de manière que le sens paraisse plus clairement. En principe, il n’est pas nécessaire d’extraire complètement le fil du tissu : une simple traction suffit à le rendre plus visible.
Duchesse - Dentelle aux fuseaux originaire de Belgique, remarquable
par la finesse de ses motifs floraux, représentant souvent des roses. Ces
ouvrages furent imités ensuite à l’étranger, et l’appellation de duchesse
désigne aujourd’hui un type de dentelle indépendamment de sa provenance. La
duchesse doit son nom à la reine Marie-Henriette de Belgique, duchesse de
Brabant.
Les motifs floraux sont réalisés séparément, puis assemblés par
des brides. Ils sont exécutés au point de toile ou au point de grille et
rehaussés d’un cordonnet plus ou moins large, caractéristique générale des
dentelles de Bruxelles. On assemble les petites pièces de duchesse à l’aide
d’un crochet fin ou d’une aiguille à coudre, pour en faire garnitures de
costumes, linges liturgiques, voiles, robes de baptême, fichus et éventails.
La duchesse belge a deux variantes : d’abord la duchesse de
Bruges, appelée parfois « fin fleuri de Bruges » d’après son nom
flamand « Fijn Brugs Bloemwerk » ; les motifs - oiseaux et
animaux divers, symboles religieux - sont souvent reliés par un fond de tulle à
fines mailles au lieux du fond de brides, ce qui leur confère l’aspect de
médaillons. On peut admirer dans les musées et les églises de Bruges de très
belles et précieuses duchesses.
L’autre variante est la duchesse de Bruxelles, une dentelle mixte,
composée de motifs à l’aiguille et aux fuseaux reliés par des brides aux
fuseaux. Il est rare de trouver au même endroit et à la même époque une production
de dentelles aux fuseaux et à l’aiguille d’une qualité aussi raffinée ; on
peut donc en conclure que la plupart des dentelles de ce type proviennent de
Bruxelles ou de ses environs.
La principale caractéristique de cette dentelle est un médaillon
au point de gaze, dentelle à l’aiguille de Bruxelles, enchâssé entre les motifs
floraux exécutés aux fuseaux. Ce motif floral central reprend souvent celui du
reste de la dentelle faite aux fuseaux, en le raffinant. On peut trouver
parfois des fonds ajourés exécutés à l’aiguille. Une version sophistiquée du
point de gaze, avec plus de relief, est souvent utilisée pour former des
médaillons particulièrement beaux qui servent souvent de décor principal pour
un fichu ou un voile.
C’est la duchesse, dont le coût est particulièrement élevé, qui a
perpétué depuis le XIXème siècle la réputation de raffinement des dentelles de
Bruxelles, bien que sa fabrication soit aujourd’hui extrêmement réduite.
Une variante anglaise de la duchesse, la dentelle de Honiton, se
distingue des ouvrages belges par le choix des motifs floraux : rose des
Tudors, cyclamens, fougères, chardons en composent le décor caractéristique.
Parmi les dentelles machine, on retrouve aussi des imitations de duchesse, en
particulier dans celles exécutées sur machine Levers et dans la dentelle
chimique dite suisse ou de Saint-Gall.
Duite - Terme de tissage désignant le passage d’un fil de trame dans les fils de la chaîne et, par extension, la distance entre les deux lisières ou encore le fil de trame lui-même. Dans la technique de la tapisserie, la duite correspond à un aller et retour du fil de trame.
Duvetine - Tissu souple généralement utilisé pour la confection de vêtements d’intérieur et de peignoirs. Fabriquée le plus souvent à partir de coton, de laine ou de viscose, la duvetine doit son aspect moelleux à un grattage sur l’endroit.
Sources :
- "Autour du fil, l’encyclopédie des arts
textiles", Editions Bonnier, Paris, 1989, volumes 8 et 9.
- Sites internet
- Termes anglais :
Design size - Mesure de la partie du tissu occupée par la broderie,
généralement exprimée en pouces.
Dark - foncé, concernant le ton d'une couleur, normalement
utilisé abrégé : dk.